Histoire
de l'enregistrement sonore
En 1877 Charles Cros , savant et poète
français, imagine un système capable d'enregistrer le son sur
un disque ou un cylindre. Quelques mois après lui, l'Américain
Thomas Alva Edison le réalise et le fait breveter en 1878. Son
système, appelé phonographe, fonctionne avec un cylindre de
cire gravé et manipulé à la main.
Par la suite, Edison motorise la rotation du cylindre pour
obtenir une vitesse régulière et duplique le cylindre en
produisant un moule.
Travaillant sur le principe de l'enregistrement magnétique décrit par Oberlin Smith en 1888, un ingénieur danois nommé Valdemar Poulsen dépose en 1898 le brevet d'un système d'enregistrement sonore électromagnétique. Son Télégraphone utilise des rouleaux de fil de fer ou de fins rubans métalliques.
Réalisée en 1878 avec le phonographe
d'Edison puis en 1888 avec le gramophone de Berliner, l'idée du
paléophone de Charles Cros (1842-1888) est le premier moyen
permettant de capturer le son pour le conserver (1877).
Le disque
En 1888, Émile Berliner fabrique le gramophone. Ce système utilise un disque plat sur lequel le son est gravé en une spirale. Si le son est de moins bonne qualité qu'avec le phonographe, le disque est plus facilement reproductible. Berliner travaille alors à améliorer la qualité de ses enregistrements, au point que son gramophone vient concurrencer puis évincer le système d'Edison.
C'est la musique qui profite surtout de cette invention, à partir de 1901, sans doute parce qu'elle n'est pas contrainte par les barrières de la langue ; traversant les frontières, son marché est immense !
Après l'amélioration de la qualité de
reproduction du gramophone, le disque devient un standard parce
que sa duplication est plus simple et coûte moins cher que celle
du cylindre d'Edison. En 1920, le phonographe est complètement
évincé.
Écouter un disque sonore est un divertissement très populaire,
jusqu'à l'avènement de la radio (1920) et surtout après 1930.
Cette concurrence fait souffrir la production de disques car le
coût est quasiment nul pour l'auditeur, et il ne s'agit plus
seulement de musique. À cette époque, le phonographe existait
déjà depuis longtemps. Le principe utilisé était de graver un
sillon dans un disque qui tourne puis convertir les signaux en
sons. On fabriquait alors les disques avec un métal appelé
shellac, dont la capacité était de 5 minutes à 78 tours par
minute. Avec l'apparition du disque de vinyle, ses performances
se sont grandement améliorées. Aussi, puisque c'était un
liquide, l'impression devint plus facile.
Quelques années plus tard, en 1948, un
groupe de travailleurs de CBS inventa le LP (long play) qui
pouvait maintenant contenir 20 minutes de musique à 33
révolutions par minute (rpm). Pour permettre une telle
capacité, les sillons étaient rapprochés à 127 microns (0,005
pouce), ceci étant impossible à réaliser sur les disques en
shellac. Peu après RCA Victor introduisit un plus petit disque
à 45 rpm. Il fonctionnait comme le LP, mais il ne contenait que
quelques minutes de musique. C'est pourquoi il devint le support
favori pour les enregistrements d'une seule chanson.
Le 33 tours LP, le
45 tours, la stéréophonie
C'est indirectement que l'industrie du disque connaît son second
âge d'or. Après la deuxième guerre mondiale, la naissance de
la télévision vole aux ondes radio leurs programmes en y
ajoutant l'image. Les émissions de radio se rabattent donc sur
la musique, qu'elles diffusent 24 heures sur 24, lui assurant une
forte promotion à l'aide de Top 40, etc.
Arrivent enfin le disque
longue durée, ou LP (Long Play) et l'enregistrement
haute-fidélité (Hi-Fi). Le 33 tours long play (LP)(33 tours 1/3
par minute) est inventé en 1948 par la Columbia Records. Puis
RCA propose le 45 tours, qui devient le média le plus populaire.
L'égalisation du son permet de renforcer les fréquences
maltraitées par le média. Ainsi, le disque, qui est fabriqué
maintenant en vinyle, est capable de reproduire toute la gamme de
fréquence audible. En 1930, l'ingénieur anglais Blumlein
travaille sur la stéréophonie. L'industrie du disque n'adopte
l'idée qu'en 1958, où le disque enregistre les deux signaux
(gauche et droit, chacun sur une paroi du sillon) en conservant
la compatibilité avec le système monaural.
L'enregistrement magnétique
Inventé au seuil du XX° siècle par Poulsen (1898),
l'enregistrement magnétique ne progresse qu'à partir de 1928,
en Allemagne, avec une bande de papier recouverte de particules
de métal. En 1935, BASF et AEG Telefunken produisent, le premier
une bande magnétique plastique, et le second le Magnetophon.
Cette machine permet d'enregistrer le son et de le reproduire
aussitôt. On est à la veille de la seconde guerre mondiale, et
le monde n'est pas informé de l'existence du magnétophone.
Lorsque, pendant la guerre, on peut entendre un discours d'Hitler
depuis une radio de Brême puis la même voix sur une autre radio
à Munich un quart d'heure après, on ne comprend pas : 500 Km
séparent les deux villes !
Le magnétophone
Après la guerre et sur le modèle du Magnetophon allemand, la
société californienne Ampex produit des magnétophones à
bandes d'un quart de pouce qui se vendent dans le monde entier.
Les avantages de la bande magnétique sont appréciés :
Avant l'intermédiaire du magnétophone
(avant 1950), la gravure du "master" d'un disque est
faite en une seule prise, si possible sans erreur. La bande
magnétique permet d'enregistrer les morceaux séparément et de
recommencer les prises de sons si nécessaire. Et c'est par
découpage et collage des meilleures séquences que l'on prépare
la bande qui est gravée sur le master.
Le magnétophone est transportable. Il permet des enregistrements
en extérieur, de bruits, de concerts en public et dans des lieux
réputés...
La copie est aussi un avantage indéniable, bien que les
éditeurs n'en soient pas convaincus ! La copie illicite est
tellement prospère que des taxes sont imposées sur la vente de
bandes vierges pour être reversées sous forme de droits
d'auteur.
Bientôt vint au monde la cassette à;
bande magnétique, qui fonctionnait grâce à
l'électromagnétisme. Pour enregistrer, on envoyait un courant
électrique, ce qui produisait un champ magnétique sur la bande.
Pour lire la cassette, il suffisait de faire l'inverse. La
cassette offrait une meilleure qualité de son et était
effaçable et ré-enregistrable. Elle a non seulement développé
une nouvelle industrie, mais elle a aussi influencé celle du
disque. En effet, il devint chose courante d'enregistrer d'abord
la musique sur cassette et de la reproduire sur LP. Cette
technique était plus avantageuse, car si une erreur était
commise sur la cassette, on n'avait qu'à couper cette partie et
la coller sur une autre bande.
Les premiers magnétophones
numériques
Le numérique révolutionne l'enregistrement magnétique avant de
s'attaquer au disque. Dans les années 50, déjà, Les Bell
Telephone Laboratories y travaillent. En 60, la bande magnétique
est utilisée pour les données scientifiques et surtout pour
l'image vidéo. En 70, naissent des systèmes, mais qui restent
très chers ; la plupart des studios d'enregistrement s'équipent
tout de même. C'est Sony, en 1981, qui met sur le marché un
premier système peu cher. Le convertisseur PCM-F1 utilise une
cassette vidéo (VCR ou Video Cassette Recorder) sur laquelle il
code uniquement du son. Ce PCM reste tout de même un équipement
professionnel ou semi-professionnel.
La cassette DAT, ou Digital Audio Tape, vit le jour chez Sony en
1986. C'était une cassette sur laquelle on enregistrait des
données binaires, surtout utilisée dans le domaine
professionnel, encore considérée comme un support très stable
en sauvegardes.
Progressivement, on améliore le système.
L'égalisation du son permet un meilleur équilibre des
fréquences. Au fur et à mesure que l'on apprend à fabriquer
des têtes de lecture magnétiques de plus en plus petites, on
réduit la largeur de la bande ou on augmente le nombre de pistes
(4 pistes sur 1/4 de pouce en 1950, 24 ou 32 pistes en 1980 sur
une largeur de 2 pouces). Philips met au point la cassette
compacte en 1964. Le succès de la "K7" est dû en
grande partie à sa maniabilité : la petite boîte de plastique
évite de manipuler directement la bande. Conçu au départ comme
un Dictaphone ou destiné aux enfants, la K7 atteint la
haute-fidélité en 70, grâce à l'amélioration de la qualité
des bandes et aux traitements de l'électronique.
Les systèmes employant la K7 se multiplient : lecteur pour
voiture dans les années 70, système portable en 80,
miniaturisé jusqu'au "Walkman" ou Baladeur, mais aussi
répondeur téléphonique, dictaphone (avant la micro-cassette),
stockage économique de données informatiques.
Les disques numériques
Les années 70 voient différentes tentatives essayant de promouvoir la quadriphonie. Mais les offres sont incompatibles entres elles et avec les standards du marché. Il faut le renfort des technologies numériques pour détrôner la "galette de vinyle". Le Disque Compact Audionumérique apparaît en 83 sur le marché. L'enregistrement numérique a déjà fait ses premières armes avec la bande magnétique. Depuis 78 en Hollande, Philips développe le système Laservision destiné à lire un signal vidéo numérique enregistré sur un disque, grâce à la réflexion d'un rayon laser. A partir du Laservision, et aidé par le japonais Sony, Philips met au point le CD-Audio de 12 cm (1 h 14 mn de musique maximum) qui est adopté comme standard international.
Le véritable ancêtre du disque compact
est le disque de vinyle. Mais auparavant, entre les deux Guerres,
on avait déjà fait un certain progrès dans le domaine du son
depuis la machine à parler de Thomas Edison et le téléphone
d'Alexander Graham Bell. En effet, des compagnies telles que
Western Electric et General Electric, par leur contribution à
l'invention de microphones et de haut-parleurs
électro-magnétiques, ainsi que Bell Telephone, qui a produit la
première stéréophonie, ont joué un grand rôle dans
l'apparition et le développement du disque en vinyle et de la
bande magnétique.
Au début des années 1980, des laboratoires de Philips et Sony,
apparaissait le disque compact. Mais ce n'est qu'après quelques
années qu'il s'implanta dans les marchés. De même avec le
développement de l'informatique les disques dur installés sur
les ordinateurs pouvaient aussi être utilisés pour enregistrer
des sons sous forme de fichiers aux formats VOC, MID, Wav, etc..
Le disque compact est une technique de stockage par sillons. Il
mesure 12 cm de diamètre. Il s'agit de faire tourner le disque
sur lui-même pendant qu'on grave un sillon de l'extérieur vers
l'intérieur. Mais contrairement au disque de vinyle gravé
directement, on veut ici creuser une très mince spirale dans une
couche réflective. De la même manière, alors qu'on lit le
vinyle avec une aiguille qui suit le sillon, c'est un laser qui
balaie le disque compact et qui sera réfléchi vers un
photodétecteur.
Sur le disque compact, l'information est stockée sous forme de
minuscules cuvettes (1), trous creusés dans une couche
photosensible de cianine (3) préservée par une couche de
plastique transparent (4). Pour graver un CD, deux systèmes
existent: utiliser un seul laser dont on module la puissance ou
recourir à une tête équipée de trois faisceaux. Dans un cas
comme dans l'autre, le laser d'écriture (5) est d'une puissance
de 10 milliwatts. En outre, le guidage doit être très précis.
En faisant tourner le disque, on trace alors un sillon de 5,37
kilomètres sous forme d'une spirale au pas de 1,6 micron. En
brûlant la couche de cianine, le laser crée près de 4 millions
de cuvettes et de surfaces (2) par seconde qui affectent la
réflectivité du disque.
Pour lire un CD, le laser a besoin de moins
de puissance, soit 0,8 milliwatt. Un faisceau (6) balaye la
surface du disque. Lorsqu'il atteint la couche de cianine, il est
plus ou moins réfléchi en fonction de la présence ou non de
cuvettes (9) en direction d'un photodétecteur (6). Frappé par
les photons, celui-ci génère une charge électrique (7)
correspondant à la présence de données. Par décodage de ce
signal grâce à un microprocesseur, on arrive à lire les
informations.
Par la présence ou l'absence de cuvettes dans la couche
réflective, les données sont enregistrées dans un CD par code
binaire. En effet, pour un code 1, le laser d'écriture crée une
cuvette; pour un 0, il n'est pas émis. Parallèlement, s'il y a
une cuvette à la lecture, c'est 1 qui est transmis au
processeur; si au contraire le laser est réfléchi, c'est 0. Le
convertisseur annexé pourra ensuite convertir les données
binaires en texte, en sons, en images, etc.
Remarquons également qu'une partie des circuits d'un lecteur CD
est réservée pour la détection et la correction d'erreurs de
lecture de bits, qui peuvent être causées par la poussière,
les égratignures, les marques de doigts.
Les CD audio contiennent des données enregistrées depuis un
mode audio qualité CD. Ils sont inscrits par la gravure d'un
sillon directement convertissable en sons. Ils sont lisibles par
un lecteur CD audio ainsi que par tous les lecteurs CD-ROM. On
peut actuellement enregistrer sur un seul CD jusqu'à 75 minutes
de son.
Le disque compact doit sa grande popularité à plusieurs
avantages que ses ancêtres n'offraient pas, dont la plupart ont
été rendus possibles grâce à la digitalisation. En effet, il
permet une meilleure précision et une plus grande clarté,
puisqu'il est plus détaillé que les anciens systèmes
analogiques. À cause de ces avantages, il est utilisé dans de
nombreux domaines. Il comporte des applications domestiques,
commerciales, industrielles et scientifiques.
Les compagnies de disques l'utilisent pour les enregistrements
finals. En effet, le CD offre une meilleure qualité de son. Il
est beaucoup plus fiable que ses compétiteurs, car rien ne peut
être effacé ou modifié, étant donné que les sillons creusés
ne peuvent être remplis. Ainsi on peut garantir au consommateur
une version intégrale et à l'artiste une protection contre les
modifications. Par contre, ce peut être aussi considéré comme
un inconvénient pour ceux qui veulent l'utiliser comme support
personnel.
Le CD surpasse à la volée les anciens disques et la cassette à
bande magnétique. Il se démarque par sa qualité de son plus
uniforme et de plus grande fréquence, par une absence complète
de bruits de fond et par un champ dynamique plus grand. Enfin, en
utilisant le laser, on évite tout contact mécanique entre les
pièces, donc l'usure, ce qui donne au lecteur et au disque une
plus grande espérance de vie.
Si l'on se fie à l'expansion actuelle de l'informatique, le DVD
monopolisera sûrement les marchés de stockage portatif. Bien
plus, les DVD réinscriptibles devraient envahir les marchés
d'ici peu ; ainsi la cassette audio disparaîtra bientôt. Ainsi,
le DVD audio sera le seul support ouvert au grand public.
Parallèlement, Sony a inventé en 1992 le MiniDisc, un disque
compact de 6,35 cm de diamètre, tout en contenant jusqu'à 75
minutes de musique. Sa petite taille a été rendue possible
grâce à un système de réduction de données utilisant les
principes psycho-acoustiques pour éliminer l'information
normalement non entendue par l'auditeur. Par contre, les
MiniDiscs ne peuvent être lus que par leurs propres lecteurs et
gravés que par leurs propres graveurs, développés aussi par
Sony. Le MiniDisc n'a pas été aussi populaire qu'on le croyait.
Les circuits électroniques
Les sons numérisés (mp3,wma,voc,wav,...) sont stockés dans une mémoire électronique.
Grâce à l'enregistrement numérique d'autres solutions techniques se développent dans les années 90 : enregistreur de poche, petites mémoires sous forme de carte "SmartMédia" utilisées par exemple dans les modems, répondeurs téléphoniques, etc... Le tout numérique est là.
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