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Patrick
Charton |
1er prix - Médaille
d'OR
Médaille d'or pour la contrebasse
au concours international de Portland U.S.A. Novembre 2004.
OR VSA et COPIE PANORMO
Concours international 1991 de lutherie et d'archeterie de la ville de Paris
Etienne Vatelot : Président du jury
Médaille d'or
pour son assistante Noémie BARONNET au concours Etienne Vatelot
à Paris décembre 2004 pour un modèle crémonais.
NOEMIE en OR
M. Michel BROLY qui a obtenu
en 1999 la Médaille d'Or du 2e Concours International de
Lutherie de la Ville de Paris ( Catégorie Contrebasse)
Médailles
d'Argent
Médaille d'argent en Novembre
2004 pour la lutherie du violoncelle à Portland également, pour
une copie de la "sleeping beauty" de Montagnana.
ARGENT VSA et SB52
Prix de sonorité
pour un alto 41 cm, modèle "Charton" au concours
Etienne Vatelot en décembre 2004.
Prix de sonorité
pour un violoncelle modèle "Charton" au concours
Etienne Vatelot en décembre 2004.
Le violoncelle
"Charton" joué par Valériane Bonnet
Concours international 2000 de lutherie aux USA
3ème
prix
Concours international 2002 de
lutherie aux USA
- Lutherie Quatuor
- Lutherie Violoncelle
Presse spécialisée
Une contrebasse P CHARTON en couverture du magazine Double bassist |
MAGAZINE DOUBLE BASSIST - article
: P Charton's unique instruments THE THIRD WAY French luthier Patrick Charton has absorbed many influences to produce his unique instruments. Paul Curtis found out more. Collaboration has always been key to musical performance and instrument making. Think of J.C. Bach's promotion of the pianos of Johannes Zumpe in 18th-century Engalnd, or the developments in the clarinet that so influenced Haydn, Mozart, Weber and Spohr. Bowed string instruments have benefitted as well : Paganini was in close contact with contemporary luthiers, whereas in our own century English violist Lionel Tertis worked with the maker Arthur Richardson to produce a new model instrument.... Another long-standing and significant partnership has influenced French maker Patrick CHarton, who in 1991 won the Gold Medal at the Paris International Lutherie Competition. Working from his atelier in St Etienne - a town south of Lyon on the Loire river - Charton has enjoyed a highly fruitful collaboration with Daniel Marillier, principal bass of the Bastille Opera orchestra in Paris. For 15 years the two men shared a vision of a "perfect" double bass : an instrument combining esthetics with comfort and an even tone quality. After numerous prototypes and models, their labours bore fruit in January 1999 when Charton unveiled his new creation. It has been acclaimed by Marillier - who now use it as his principal concert instrument - and by numerous observers. Delegates at this year's International Society of Basists Convention in Iowa City were universally admiring, whereas Double Bassist's classical recordings critic praised the "powerful double bass wich is sonorous throughout its range" in his review of a recent Marillier disc. |
LE VIOLONCELLE MAGAZINE
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LUTHERIE : un Français à Cincinnati (U.S.A.) Patrick CHARTON, Luthier à St-Etienne revient du Concours International de Lutherie des U.S.A. avec plusieurs 3ème Prix (Certificate of Merit) : lutherie du violoncelle, du quatuor et de la contrebasse. Seul Français à avoir été primé cette année, il répond aux questions de Géraldine Perret-Martynciow, professeur de violoncelle à lE.M.M.A de Cherbourg, elle-même en possession dun « Charton ». Quest-ce qui pousse un luthier comme vous qui a plus de deux ans de commandes, à présenter un Concours de Lutherie ? Cest toujours bon de se frotter aux collègues de par le monde. On a toujours à apprendre et cest quand on se croit arrivé quon régresse... De plus, ça permet aux musiciens qui mavaient déjà fait confiance de savoir quils nont pas eu tort. Etes-vous satisfait de cette 3ème place ? De lavis du jury dont Jean-Jacques Rampal faisait partie, le niveau général était très haut. Or, sur plus de 3OO instruments en compétition, seulement cinq ont été retenus en lutherie pour chaque catégorie. Pour le violoncelle, on trouve R Schreyer (Canadien) et S Levaggi (Italien) aux deux premières places. Je partage la 3ème position avec F. Toto et M. Dobner, et je suis très fier dêtre trois fois dans les cinq « incontournables » de 2002 au niveau mondial. Ca ne mempêchera pas de récidiver ! Les instruments étaient-ils essayés ? Oui, mais les tests sont assez mal organisés : les musiciens notent les instruments quils jouent sans personne pour les entendre au fond dune salle. On sait très bien quun instrument très puissant de près ne passe pas forcément de loin. Comment se fait-il quon vous connaisse plutôt pour la contrebasse ? Parce que cest par là que jai commencé il y a 20 ans. Jai fourni de nombreux solistes et orchestres français et étrangers (de la Corée jusquen Islande, U.S.A., Chine, Espagne, Portugal, Suisse, etc). Jai aussi été choisi par Anne-Sophie Mutter pour fabriquer une contrebasse au dernier lauréat de sa Fondation. En 1991, jai eu la médaille dOr du Concours International de Lutherie de Paris pour la contrebasse, mais javais déjà à cette époque commencé à mintéresser au reste du quatuor à cordes. On entend parfois dire que fabriquer des contrebasses cest à peine de la lutherie. Quen pensez-vous ? On entend également dire que les contrebassistes (ou les altistes) sont « à peine des musiciens »... Faut-il encore préciser quil y a des contrebassistes fabuleux (écoutez les disques de Daniel Marillier) et des contrebasses historiques magnifiques (je pense à des V. Ruggeri, N. Bergonzi, V. Panormo que j'ai eu l'occasion de restaurer) ? Pour moi, la contrebasse est un violon quon regarde au microscope : grossi dix fois, on en analyse les moindres détails et le passage à un instrument plus petit se fait facilement. En lutherie comme en musique, ce qui compte cest le talent plus que la taille de linstrument ou sa tessiture. Comment avez-vous effectué la transition ? Cest Maxime Tholance, Violon Solo de lOpéra de Paris qui ma commandé mon premier violon en 1987, quand il a vu et entendu la contrebasse que javais faite pour son homologue Daniel Marillier. Et cest pour Hubert Varron en 1989 (alors lui aussi soliste à lOpéra) que jai fabriqué mon premier violoncelle, quil a dailleurs joué jusquà la fin de sa carrière. Il avait une prise de son extraordinaire et dans ses mains linstrument sest épanoui très rapidement. Y a-t-il un intérêt à fabriquer les quatre instruments du quintette à cordes ? Les musiciens disent entendre dans mon quatuor une pâte grave qui vient peut-être de mon goût pour la contrebasse, et sans laquelle un violon ressemble vite à une trompette et un violoncelle à un saxophone (pardon pour les vents). Cest cette pâte que jadore dans les violoncelles vénitiens, les Montagnana de Truls Mørk, Yo-Yo Ma ou Mischa Maïsky. Ecoutez Anne Gastinel, Sonia Wieder-Atherton : encore Venise ! Nous y voilà, lécole Vénitienne ! Les violoncelles vénitiens sont orientés vers les basses et toute la conception de linstrument en témoigne : ce sont des modèles très larges, avec une surface de table permettant des voûtes souples qui génèrent des graves, mais suffisamment nerveuses à la fois pour sexprimer dans laigu sans perdre ce fondement des notes. Ils ont trouvé ce que je recherche pour ma part : de la rondeur mais avec de la définition, un timbre chaud et riche mais qui projette ! Peut-on reproduire facilement ce type de sonorité ? Bien malin qui pourrait le prétendre ! Plus que de copier servilement un auteur, il faut dabord comprendre lesprit des instruments anciens dont on sinspire, leur architecture, leur type de fonctionnement. Les Italiens ne faisaient jamais deux fois exactement les mêmes voûtes ni les mêmes épaisseurs, mais sadaptaient aux bois quils utilisaient. A cette connaissance du bois, il faut ajouter notre expérience, notre goût propre, esthétique et sonore, pour faire un instrument qui nous ressemble. Comment fait-vous évoluer vos modèles ? Cest linsatisfaction et la curiosité qui me poussent à chercher toujours, à voir et à entendre le plus dinstruments possible, au concert ou à latelier lors de réglages ou de réparations. De toutes ces perceptions sonores et visuelles naissent de nouvelles conclusions théoriques que jai envie dexpérimenter, de nouvelles courbes qui semblent mieux se répondre Il ne faut pas tout modifier à chaque fois si on veut pouvoir tirer des conclusions. Cest donc un processus long qui fait quon ne sennuie jamais pour peu quon ait cette curiosité. Et puis, il faut se comparer, aux autres modernes et aux grands anciens, çà réveille ! Parce que le neuf ne peut pas saligner ? Pour moi lâge nest pas un critère de qualité. Un mauvais violoncelle dil y a 300 ans est resté mauvais. Un bon moderne est tout de suite bon. Le problème est de comparer un bon moderne à un ancien de référence. Celui qui niera la supériorité des grands anciens sera de parti pris ou naura rien dans les oreilles ! Reste dune part, que cette différence doit se combler rapidement et dautre part, que linvestissement financier diffère denviron un à deux zéros avant la virgule Donc, il faut acheter de lancien ? Si vous avez de très gros moyens oui. Sinon je pense quà qualité égale, le neuf sera toujours moins cher, et quà prix égal le neuf (de qualité) sera toujours meilleur. Vous dites quun instrument neuf se bonifie. Comment expliquez-vous ce processus et combien de temps faut-il attendre ? Le son de la corde est transmis par le chevalet à la table dharmonie qui se met à vibrer, cest- à- dire quelle se déforme de manière différente à chaque demi-ton. Lamplitude de cette « déformation » vient de larchitecture de la voûte et du jeu du musicien qui va lui imprimer sa « matière ». Les heures de jeu et le son du musicien font que linstrument évolue plus ou moins vite et quil prend lempreinte sonore de son propriétaire. On entend dès les premières semaines lépanouissement de linstrument dans sa rapidité démission, la richesse de son timbre. Les progrès sont impressionnants au début et la « vitesse de croisière » est atteinte en quelques mois. Mais le potentiel doit être là au départ : jai vu Svetlin Roussev (violon solo de lOrchestre de chambre dAuvergne, 3ème prix Long-Thibaud ) jouer en concert le violon que je venais de finir pour lui le jour même Même réaction il y a un mois pour Hiroshi Kondo, violoncelle solo de lOrchestre Symphonique dOsaka. Un instrument neuf serait donc un bon placement musical et financier ? Un bon instrument neuf, oui ! Cest en tous cas ce que doivent penser les musiciens qui me passent commande ! Mais il faut une trajectoire avant çà : essayer les instruments des auteurs contemporains, les avoir entendus et joués, et sentir une affinité musicale. Et il faut aussi une certaine force de caractère pour assumer ce choix, car la pression est forte vers lancien . Mais les temps changent et les musiciens font de plus en plus confiance au neuf de qualité. Que se passe-t-il si on est déçu à la réception de linstrument quon a commandé ? Il ne faut surtout pas le prendre ! Cest ce qui pourrait arriver de pire au musicien comme au luthier. Le musicien serait totalement frustré et se sentirait floué financièrement. Quelle publicité pour le luthier ! Pour ma part, je ne demande pas darrhes à la commande et je laisse le temps après livraison pour que chaque musicien prenne sa décision qui, généralement, est immédiate. Très rarement un musicien refuse linstrument . Et sil en fait lacquisition, cest une aventure différente de lachat dun ancien : on façonne le timbre à sa manière et on le sent évoluer. La confiance mutuelle qui sinstaure entre le luthier et le musicien permet à chacun de donner le meilleur de lui-même. Les musiciens sont aussi nos porte-paroles et ils véhiculent un peu de notre sensibilité en plus de la leur, à travers cet instrument fait pour eux et que lon a en commun. Propos recueillis le 24.11.2002 |